LETTONIE - RUSSIE, Traités et documents de base

  • Le point de vue de Litvinov sur une guerre entre Hitler et l'Occident en mai 1938
  • M.Litvinoff's Declaration on March 28, 1939
  • Discours de J. Staline au Politburo dans sa séance du 19.08.1939.

  • Le point de vue de Litvinov sur une guerre entre Hitler et l'Occident en mai 1938

    L' ancien ministre des Affaires étrangères français au moment de Munich, M. Georges Bonnet, sonde en mai 1938 M.Litvinov sur les intentions de l'URSS sur la question Tchèque

    “… étant convaincu que la France ne pourrait pas défendre la Tchécoslovaquie si elle n'y était pas aidée par l'URSS, je profitais de la présence à Genève de Litvinov pour lui faire part des inquiétudes qu'inspirait au gouvernement français l'éventualité d'un conflit entre Prague et Berlin. En pareil cas, la France prêterait son assistance à la Tchécoslovaquie. Mais il nous était indispensable de savoir ce qui ferait l'URSS.

    “ Litvinov me répondit aussitôt que si la France remplissait les obligations de son pacte d'assistance envers la Tchécoslovaquie, l'URSS s'acquitterait également des obligations de son propre pacte. J'insistai alors pour savoir comment l'URSS pourrait pratiquement porter secours à la Tchécoslovaquie, avec qui elle n'avait aucune frontière commune: elle serait évidemment obligée de faire passer ses troupes ou ses avions par le territoire polonais ou par le territoire roumain. Comment procèderait-elle ? Etait-elle prète à forcer leur consentement de ces pays?

    “ Litvinov me répondit que le gouvernement soviétique se refusait à faire franchir ses troupes les frontières polonaises ou roumaines, ou à faire survoler par ses avions les territoires polonais, tant qu'il n'aurait pas obtenu le consentement de la Roumanie ou de la Pologne. Il ne se souciait pas de se trouver en guerre avec ces pays. Mais la France avait un pacte d'amitié avec l'une et un traité d'alliance avec l'autre. Le gouvernement français était donc particulièrement qualifié pour obtenir ce droit au passage des armées ou de l'aviation russe. Le consentement roumain serait sans doute plus facilement accordé.

    “ Telle fut la réponse sans équivoque que me donna Litvinov le 12 mai à Genève.

    “ A la même époque, il tenait des propos identiques à Heidrich, homme de confiance de Bénès: “

    “ Aucun doute ne peut subsister quand aux intentions agressives d'Hitler, mais nous ne sommes pas aveugles! L'Occident voudrait se servir d'Hitler pour abattre Staline, et utiliser Staline pour abattre Hitler. Sachez que Moscou a su tirer la leçon de la première guerre mondiale. Alors que la Russie sacrifiait des millions de jeunes gens, les puissances occidentales sont restées l'arme au pied. Cette fois-ci, ce seront les Russes qui assisteront en spectateurs au conflit qui dressera l'Allemagne contre les puissances occidentales. L'URSS n'interviendra que lorsqu'elle estimera le moment venu d'imposer à tous les belligérants une paix juste et durable.

    “ - Mais alors, vous ne porterez aucune assistance à la Tchécoslovaquie? Lui demande Heidrich avec effroi.

    “ - L'URSS n'est pas encore tout à fait prête, répond Litvinov. De plus, les réponses négatives de la Pologne et de la Roumanie la mettent dans l'impossibilité de venir à son secours.”

    Source:
    cité de p.44 Bonnet Georges, De Munich à la guerre, défense de la paix, éd. Plon 1967, p.585


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  • , Suisse Romande, 19 août 2001, Mise à jour: 19 août 2001
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