LETTONIE - RUSSIE, Traités et documents de base

Société des Nations: principe de solidarité en cas d'agression


Articles 10 & 16 du Pacte de la Société des Nations, principe de solidarité en cas d'agression.

Article 10
Les Membres de la Société s'engagent à respecter et à maintenir contre toute agression extérieure l'intégrité territoriale et l'indépendance politique présente de tous les Membres de la Société. En cas d'agression, de menace ou de danger d'agression, le Conseil avise tous les moyens d'assurer l'exécution de cette obligation.


Article 16.
Si un Membre de la Société recourt à la guerre, contrairement aux engagements pris aux articles 12, 13 ou 15, il est ipso facto considéré comme ayant commis un acte de guerre contre tous les autres Membres de la Société. Ceux-ci s'engagent à rompre immédiatement avec lui toutes relations commerciales ou financières, à interdire tous rapports entre leurs nationaux et ceux de l'Etat en rupture de pacte et à faire cesser toutes les communications financières, commerciales ou personnelles entre nationaux de cet Etat et ceux de tout autre Etat, Membre ou non de la Société.

En ce cas, le Conseil a le devoir de recommander aux divers Gouvernements intéressés les effectifs militaires, navals ou aériens par lesquels les Membres de la Société contribueront respectivement aux forces armées destinées à faire respecter les engagements de la Société.

Les Membres de la Société conviennent, en outre, de se prêter l'un à l'autre un mutuel appui dans l'application des mesures économiques et financières à prendre en vertu du présent article pour réduire au minimum les pertes et les inconvénients qui peuvent en résulter. Ils se pr^tent également un mutuel appui pour résister à toute mesure spéciale dirigée contre l'un d'eux par l'Etat en rupture de pacte.Ils prennent les dispositions nécessaires pour faciliter le passage à travers leur territoire des forces de tout Membre de la Société qui participe à une action commune pour faire respecter les engagements de la Société.

Peut être exclu de la Société tout membre qui s'est rendu coupable de la violation d'un des engagements résultant du Pacte. L'exclusion est prononcée par le vote de tous les autres Membres de la Société représentés au Conseil.

Source:
THE TREATY OF PEACE BETWEEN THE ALLIED AND ASSOCIATED POWERS AND GERMANY, Published by His Majesty's Stationary office, London 1923, p.28.



"...57 Etats faisant partie de la SdN (sur 58, le Japon s'étant abstenu) ont, en effet, voté à l'unanimité, le 11 mars 1932, une résolution selon laquelle "aucun empiétement sur l'intégrité territoriale et aucune atteinte à l'indépendance politique d'un membre de la Société des Nations commis au mépris de l'article 10 ne saurait être reconnue comme valables et effectifs par les membres de la Société..."

Source:
Mémorandum: L'annexion de la Lettonie par l'Union Soviétique et le Droit, J.Feldmans, Délégué permanent de Lettonie (1930-1946) auprès de la Société des Nations


Commentaires:
  • Le Pacte de la Société des Nations est la Partie I du Traité de paix de Versailles du 28 juin 1919.
  • L'article 10 fut l'un des piliers de la politique de défense de la République de Lettonie. L'art.16 définissait l'obligation automatique de porter assistance aux états menacés.
  • Les limites de la volonté des “Grands” de tenir ces engagements apparut dès 1922 lors de l'annexion par la Russie soviétique de la Géorgie, pourtant reconnue “de jure” en même temps que la Finlande, l'Estonie, la Lettonie et la Pologne. Le putsch avorté du 02.12.24 en Estonie organisé par Moscou montra que la Grande-Bretagne ne désirait pas réagir sérieusement pour sauvegarder le statut quo post versaillais dans les Etats baltes. Source: STRANGA Aivars, Latvijas - Padomju Krievijas Miera lìgums 1920. Gada 11. augustâ (Le Traité de paix entre la Lettonie et la Russie soviétique le 12.08.1920), apgâds Fonds Latvijas Vèsture, Rìgâ 2000, 258 lpp.
  • L'URSS fut reconnue de jure en 1923 par la Grande-Bretagne, les Etats scandinaves, l'Italie et, en dernier, par la France. Dès cette date, avec la tentative avortée de putsch pro-soviétique en Estonie, on eut, en Lettonie, le sentiment que la Grande-Bretagne et la France n'avaient pas la volonté politique de réagir fermement à la remise en question du statut quo dans la région balte.

  • Le 23 juillet 1938, à Copenhague, le Danemark, la Suède, la Norvège, la Finlande, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg annoncent officiellement qu'ils ne considèrent plus l'art.16 comme obligatoire. La Pologne l'annonce séparément. Source: Edgars Andersons, Latvijas Vesture Arpolitika II 1920 - 1940 Ed. Daugava, Stockholm,1984 p.20
  • Le 19 septembre 1938, à l'Assemblée Générale de la SdN, à Genève, l'Estonie et la Lettonie annoncent leur neutralité. Le lendemain c'est le tour de la Lithuanie. Source: ibidem p.22
  • Ces décisions sont directement liées au comportement des grandes puissances (Allemagne, Italie, Grande Bretagne et France) au moment de l'Anschluss de l'Autriche en mars 1938 et à leur participation au démembrement de la Tchécoslovaquie à Munich le 29 septembre 1938 au nom de la Paix.
  • 22 mars 1939 Klaipeda passe à l'Allemagne. Le 28 octobre la Lithuanie récupère Vilnius.
  • L'URSS fut exclue de la SdN, non pour sa participation à l'invasion et le dépeçage de la Pologne, mais pour son agression contre la Finlande.
    , Suisse Romande,15 mai 1997, Mise à jour: 25 mai 2001
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